Sandra, l’opposante congolaise à Félix Tshisekedi a gagné en référé : “au Congo, il n’y aurait même pas eu de procès”

Sandra avait dénoncé sur les réseaux sociaux l’injustice et la corruption au Congo, pointant la famille du président Félix Tshisekedi. En marge de sa convocation en justice, son habitation avait été vandalisée à l’aide d’un engin explosif.
En 2019, Sandra Mudimbi Mbala, opposante congolaise au gouvernement de Félix Tshisekei, quitte le Congo pour faire soigner son époux en Belgique. Installée à Waterloo, et reconnue comme réfugiée politique, Sandra n’a pas cessé de continuer son combat pour le bien des Congolais et surtout des Congolaises. Par l’intermédiaire de ses réseaux sociaux, et notamment ceux de sa fondation (Fondation Sandra), elle diffuse des messages où elle dénonce l’injustice et la corruption au Congo.
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Dans certains de ceux-ci, elle attaque directement la famille de Félix Tshisekedi, le président mais aussi son épouse Denise ainsi que son frère Jacques Tshisekedi, coordinateur de la sécurité interne du chef de l’État congolais. Les deux requérants (Denise et Jacques) ont alors intenté une action en justice à l’encontre de Sandra pour propos “injurieux, insultants, calomnieux et dénigrants” pouvait-on lire dans une lettre envoyée à l’intéressée, tout en précisant être conscients que vu leurs positions, il est normal de s’exposer aux opinions critiques et qu’ils seront toujours confrontés à des détracteurs. Ainsi, on peut y lire certains passages des vidéos de Sandra, retranscrits : “Jacques Tshisekedi, criminel ! Assassin !” ou encore “Une p*** devenue première dame” etc. Pour ces faits, Sandra a comparu devant le tribunal de Première instance du Brabant wallon, en référé (décision en urgence), le 13 février dernier.
Depuis lors, Sandra a informé à la DH Les Sports qu’elle avait gagné cette procédure en référé en justice contre la famille Tshisekedi. Le droit belge et de surcroît, la Convention européenne des Droits de l’Homme donne raison à la liberté d’expression de Sandra sous réserve que cette liberté n’est pas non plus absolue. Un “soulagement total” pour Sandra “Au Congo, il n’y aurait même pas eu de procès, exprime-t-elle avant d’ajouter, Je pense que c’est une première dans l’histoire de l’Afrique”. Mais le soulagement de Sandra risque d’être de courte durée. Elle est à nouveau invitée à comparaître, ce mardi 5 mars, pour les mêmes faits mais cette fois en procédure de fonds. Le juge sera alors amené à prendre une nouvelle décision, infirmant ou confirmant celle du référé. Sandra reste pour autant confiante : “il n’y a rien, c’est de l’acharnement sur moi”.
Une opposante menacée
La nuit du lundi 5 au mardi 6 février 2024, la porte d’entrée du domicile de Sandra a été prise pour cible. Les vitres de la porte d’entrée ont été vandalisées par le biais d’un engin explosif, déposé par un individu non identifié. Une scène filmée par la caméra de surveillance du domicile. Ce fait n’était pas le premier puisque Sandra avait déjà eu les pneus de sa voiture crevés à l’aide d’un couteau et le pare-brise fracassé. Depuis ces deux évènements, le domicile de Sandra aurait été placé sous surveillance accrue par le parquet de Nivelles.
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Dénonçant ces situations sur ses réseaux sociaux, Sandra s’est vue adresser des menaces et insultes de toutes parts : “Ta fin est arrivée”, lui a-t-on écrit en Lingala. Parmi les commentaires menaçants, elle a pu identifier certaines personnes comme étant des proches de la famille Tshisekedi, nous a-t-elle expliqué. Il y a quelque temps, la mère de Sandra, restée en RDC, aurait été arrêtée sans raison apparente pour être libérée le lendemain suite à une vidéo de Sandra sur Facebook.
Par https://www.dhnet.be/regions/brabant/waterloo-braine/2024/03/04/sandra-lopposante-congolaise-a-felix-tshisekedi-a-gagne-en-refere-au-congo-il-ny-aurait-meme-pas-eu-de-proces-VJW7YZHYCNBGVO4WXWM7XK6ZEA/