Des chiffres et des mots pour un scandale qui n’en est pas un ” Congo Hold-up ” : quand les Occidentaux prennent des Congolais pour des moins que rien !

Des chiffres : 19 médias et 5 ONG, la bande des 19+5.
Durée du travail d’investigations et de rédaction : 6 mois, soit 180 jours.
Nombre de documents compulsés : 3.500.000. Soit une moyenne de 1.023 documents par média et par jour. Soit encore 85,25 documents en 12 heures de travail non-stop.
Après des chiffres, voici des mots : le consortium est à 99,99 % d’obédience occidentale. Il réunit les médias et les activistes n’ayant jamais été tendres à l’égard de l’homme Kabila…
Première question dictée plus par le bon sens que par la logique : à l’initiative de qui ces journalistes et ces activistes ont-ils offert leur expertise pour réaliser ce rapport ? Et en plus sur base de quel critère ont-ils été recrutés ?
De grâce : qu’on ne nous prenne tout de même pas pour des imbéciles en nous déclarant que c’est à l’initiative de la ” Bande à 19+5 “. L’idée est venue de quelqu’un. Sonia Rolley de RFI est bien placée pour le connaître. Elle ne peut pas se cacher derrière le principe de protection de source puisque Rfi la présente, elle, en participante aux enquêtes, en personne ressource. On ne peut pas participer à une enquête du genre sans s’assurer de la personne qui l’actionne. Ce serait, du reste, la pire des calamités qui puisse arriver aux journalistes occidentaux que d’entendre la spécialiste RDC de Radio France Internationale déclarer ignorer la personne physique à la base des enquêtes qui seront publiées deux semaines durant.
Partant, Sonia Rolley est tenue au devoir de dire aux Congolais pourquoi, dans cette Afrique comprenant 54 États, donc 54 chefs d’Etat et de Gouvernement, et pas moins de 220 chefs d’Etat et de Gouvernement actuellement à la retraite si on prend une moyenne de 4 présidents de la République ou 4 Premiers ministres fin mandat, l’initiateur ou l’initiatrice n’ait trouvé pour cible première que Joseph Kabila de la RDC. Elle a également l’obligation de dire aux Congolais comment ont-ils procédé pour le choisir, lui, Joseph Kabila. Auraient-ils procédé au tirage au sort ?
Joseph Kabila, on peut l’affirmer sans ambages, a été choisi parce qu’il représente quelque chose de dérangeant pour certains intérêts que le consortium a mission de protéger. D’où la décision, prise comme du temps de Lumumba et de L-D. Kabila, de lui en faire baver, sans toutefois le tuer physiquement au risque d’en faire un nouveau martyr.
Question : pour qu’il en reste quoi ? Réponse : des cendres, bien entendu…
MEDIAS ET ONG DE L’OCCIDENT…
Mais, une question vient à l’esprit : serions-nous toujours naïfs, nous Congolais, pour croire que la ” Bande à 19 + 5 ” constituée exclusivement se donnent toute cette peine, tout ce mal au motif vraiment d’aimer le Congo, donc le Congolais, pays et peuple qu’ils présentent depuis quasiment le 30 juin 1960 en entités non gouvernables ?
Qu’on ne se laisse pas distraire. Dans l’article intitulé ” Le plus grand ‘leak’ d’Afrique dévoile les secrets financiers du Congo ” publié le 19 novembre sous la signature de Justine Brabant et Yann Philippin, il est relevé que ” Les données ont été analysées, dans un effort de coopération sans précédent, par 19 médias (RFI, De Standaard, Le Soir, NRC Handelsblad, Der Spiegel, Bloomberg, BBC Africa Eye, L’Orient-Le Jour…) et cinq ONG (PPLAAF, The Sentry, Public Eye, Resource Matters et Congo Research Group) basés dans dix-huit pays. En tout, une équipe de près de cent personnes a été mobilisée pendant six mois, sous la coordination du réseau de médias European Investigative Collaborations (EIC) “.
Il n’y a dans cette sélection aucun média congolais ou africain, aucune ONG congolaise ni africaine, exception faite de The Namibian qui doit bien se gêner de sa solitude.
Peu importe ce que le Congolais lambda peut en penser ou en croire : la ” Bande à 19 + 5″ n’a, elle, aucune considération pour un média congolais ou africain, aucune ONG congolaise ou africaine. Elle connaît notre faiblesse : prendre pour argent comptant ce qu’elle veut nous balancer au moment où cela lui plaît et relayer sa salissure, sa souillure ! Nous y sommes déjà avec les communicants du président Félix Tshisekedi qui auraient dû être sages devant un massacre de chef d’Etat.
AVEU DE LA PRATIQUE DE CYBER-CRIMINALITÉ
Des mots encore. Le consortium entend vendre aux Congolais ses exploits en prétextant que ” C’est la première fois que des médias et des ONG collaborent sur un leak de cette ampleur “. Doit-on comprendre que le consortium ayant réalisé ” Panama Papers ” est un nain devant le ” Club 19 + 5 ” ?
Encore des mots : on nous rebat les oreilles avec des propos selon lesquels ” Après avoir enquêté conjointement, médias et ONG ont réalisé, chacun de son côté, de façon indépendante, vérifications, entretiens avec les personnes mises en cause et rédaction de leurs rapports et articles. Cette coopération a permis de réunir toute l’expertise possible pour analyser les documents de «Congo hold-up» – qui constitue le leak le plus complexe obtenu par l’EIC à ce jour “.
Encore des questions : quelle est cette rationalité voulant qu’on fasse avaler aux Congolais des couleuvres selon lesquelles les membres du consortium commencent par enquêter ensemble (c’est le sens de conjointement), mais, au moment de vérification et d’entretiens, chacun va de son côté et, au finish, tous se retrouvent pour produire un même document intitulé pompeusement ” Congo Hold-up ” !
Sauf à continuer de prendre des Congolais pour des cons, pas un seul esprit avisé ne verra quelque chose de rationnel qui soit différent ou éloigné de l’acharnement, du harcèlement.
Et quand, en plus, la ” Bande 19+5″ prétend que ” Pour la première fois, une fuite de données permet de plonger dans les entrailles d’une banque ” et affirme qu'” Un logiciel spécifique a dû être créé afin de pouvoir extraire des documents les informations sur les flux financiers, puis de suivre la trace de l’argent “, elle fait un aveu terrible de pratique de la cyber-criminalité, pratique sujette évidemment à manipulation !
Puisqu’il y a aveu de cyber-criminalité avec possibilité de manipulation des données, quelle valeur accorder à un rapport pour lequel on veut tenir en haleine durant deux semaines les Congolais ?
EFFET BOOMERANG
Les Congolais – qui ne sont pas des dupes – pourraient développer une attitude contraire à celle à laquelle l’hellénisme occidental croit pendant que le négresisme africain s’y oppose. Plus on parle du mal de quelqu’un, plus on le rend attractif. Dommage pour l’initiateur, les commanditaires et les bas exécutants de la campagne lorsqu’ils se rendront compte, à l’heure du bilan, que l’Hydre renaîtra des cendres, simplement parce que l’anti-kabilisme accentué par les mêmes médias et les mêmes activistes occidentaux avec, malheureusement, le concours des mêmes médias et des mêmes activistes congolais depuis des lustres produira plutôt l’effet boomerang.

Barnabé KIKAYA Bin Karubi
Ancien Ministre, Ancien Ambassadeur, Ancien Député, Professeur à l’Université de KINSHASA, Faculté des Lettres, Département des Sciences de l’Information et de la Communication, Kinshasa, R.D. Congo.
www.kikayabinkarubi.net | Twitter: @kikayabinkarubi
Au lieu de pleurnicher, il faut plutôt faire valoir son droit de réponse. Je crois c’est la seule façon de faire entendre la voix de votre boss, le Sénateur Joseph kabila.
Vous avez complètement raison, l’homme blanc est prêt à tout pour détruire le congo. KIADI
camarade,KIKAYA les faibles vont se fatigues,kabila est vraiment tres tres fort ,nous avons besoin de lui encore et encoure jamais sans lui
La naïveté de voler en usant de la monnaie d’autrui dont tous les mouvements financiers douteux sont contrôlés par le Trésor américain. Vous avez les moyens de porter plainte en France, faites-le. Ainsi serez-vous crédibles. Quand Christine Lagarde, alors au FMI, vous avait lancé des avertissements, vous avez fait la sourde oreille ! Eteya bino !
Arrêtons la diversion des jérémiades.
Qui se sent morveux se mouche, monsieur Kikaya. Vous ne représentez pas tous les Congolais si pauvres dans un pays si riche, où moins de 1% de la population fait maintenant basse sur plus de 65% des richesses du pays.
Lire “… fait main basse …” au lieu de “…fait maintenant basse…”