NE JAMAIS TRAHIR LE CONGO

Chers Compatriotes,
17 mai 2024 :
● Je vous salue, Peuple Congolais, partout où ce message vous parvient;
● Bana ba Kongo, ndji nuela moyo miaba yunsu inudji;
● Nawasalimu wa Kongomani wote, popote ujumbe huyu utawafikia;
● Napesi bino mbote, ba Kongomani banso, bisika binso mokanda oyo ekokuta bino;
● Mono me pesa beno bampangi ya Congo mbote na kifulu nsangu yayi me kumina
Chers Compatriotes,
Voici 27 ans, jour pour jour, que votre foi a triomphé des velléités de balkanisation de notre Grand et Beau Pays, la République Démocratique du Congo, livrée en pâture à une aventure qui aurait pu attrister les Pères de l’Indépendance.
Les Kadogo, galvanisés par le sacrifice suprême de Patrice-Emery Lumumba réincarné dans Mzee Laurent-Désiré Kabila, descendirent, des collines du Kivu pour libérer le pays et instaurer le système ayant permis, au travers des élections du 30 décembre 2018, l’avènement de la première alternance démocratique.
Sur leur parcours pendant sept mois, ils ont joui pleinement de la confiance du Peuple effectivement libéré. Et, à la prise du Pouvoir, ils ont adhéré à une vision qu’aucune Révolution au monde ne promeut jusque-là : le Pardon. La Révolution-Pardon.
Ils en ont payé le prix le plus cher, que dis-je, le plus dur avec l’assassinat, le 16 janvier 2001, du Mzee, assassinat qui a failli plonger le pays, une fois de plus, dans un chaos indescriptible, mais qui au contraire, a poussé même les plus sceptiques à adhérer à la nouvelle donne.
C’est ainsi que le peuple a gardé la foi dans cette Révolution. Ce qui nous a permis de nous retrouver au Dialogue intercongolais où, il est impératif de le rappeler, nous avons fixé les 5 objectifs de la Transition sous le 1+4, à savoir :
1. la réunification, la pacification, la reconstruction du Pays, la restauration de l’intégrité territoriale, et le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national ;
2. la réconciliation nationale ;
3. la formation d’une armée nationale, restructurée et intégrée ;
4. l’organisation d’élections libres et transparentes à tous les niveaux permettant la mise en place d’un régime constitutionnel démocratique ;
5. la mise en place des structures devant aboutir à un nouvel ordre politique.
Chers Compatriotes,
Le parcours n’a pas été un fleuve tranquille. D’ailleurs, depuis quand la vie l’est-il ?
Le Dialogue intercongolais a été un haut lieu de la Refondation du pays. Refondation à laquelle ont activement pris part tous les acteurs politiques majeurs constituant la classe dirigeante actuelle, Gouvernants et Gouvernés compris, Majorité, Opposition et Résistance incluses.
C’est l’occasion de les remercier tous, indistinctement.
Nous avons hérité des Pères de l’Indépendance la culture du dialogue. Peu importe que celui-ci précède les événements ou les succède.
Sous le mandat de Joseph Kabila Kabange, nous avons eu :
– en 2008, la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ;
– en 2013, les Concertations nationales,
– en 2015, les pourparlers d’Ibiza, de Venise et de La Haye,
– en 2016, le Dialogue de la Cité de l’Union africaine et les négociations du Centre interdiocésain catholique de Kinshasa.
Nous l’avons fait et nous l’avons assumé parce que nous savions, nous avons toujours su et nous savons l’importance de la sauvegarde des acquis sur lesquels il n’y a pas et il n’y aura jamais de compromission : la sauvegarde de l’intégrité territoriale du pays grâce à l’unité nationale, au « vivre-ensemble ».
Sans cela, soyons-en sûrs – et je l’affirme avec conviction – l’alternance démocratique actée le 24 janvier 2019 n’allait pas trouver un Congo avec des Institutions de la République fonctionnant légalement et légitimement.
Sans cela, soyons-en sûrs – et je le réaffirme avec conviction – cette alternance serait piégée par des instruments du Pouvoir désintégrés : Fonction publique, Territoriale, Diplomatie, Justice, Armée, Police, Renseignements, Portefeuille etc.
Chers Compatriotes,
Il s’appelait Laurent Monsengwo. Cardinal, il n’était pas tendre à l’ égard du régime de Joseph Kabila Kabange qui au contraire aimait bien l’écouter. Nous savions qu’il n’avait pour arme que le verbe et la verve.
A l’époque où il présidait aux destinées de la Conférence nationale souveraine, il était Monseigneur et moi, journaliste Il me revient qu’au plus fort des débats houleux qui caractérisaient la Conférence Nationale Souveraine, il avait fait une déclaration forte que le monde des médias avait adoptée et qui correspond au contexte actuel : « On ne brûle pas la maison avant d’avoir déménagé ! ».
Mais, aujourd’hui, nous disons plutôt : « On ne brûle pas, on ne détruit pas la maison qu’on aime. On n’en prend soin autant pour la progéniture que pour soi ».
En ce jour anniversaire du 17 mai devenu la « Journée de l’Armée et de la Police de la République Démocratique du Congo », il est du devoir de tout citoyen d’exhorter les éléments des FARDC et de la PNC, partout où ils sont, à se souvenir de la consigne donnée par Mzee Laurent-Désiré Kabila : « NE JAMAIS TRAHIR LE CONGO ».
A ceux de nos compatriotes en uniforme et en armes déployés particulièrement à l’Est, j’insiste : « NE JAMAIS TRAHIR LE CONGO ! ».
Trahir le Congo veut d’abord dire : priver la population du droit à la vie, du droit à la paix, du droit au pain, quel qu’en soient les motifs.
Trahir le Congo veut ensuite dire : fuir devant l’ennemi.
Cette population souffre quasiment depuis l’indépendance le 30 juin 1960 puisque toutes les guerres qui affectent le pays commencent par l’Est.
C’est par l’Est aussi, entendez par vous, que la Paix pérenne va revenir rayonner sur l’ensemble du territoire national.
Le 17 mai 1997, les Kadogo, les petits sont descendus des collines du Kivu pour cette paix. Le 17 mai 2024, nous escomptons du même exercice le même objectif.
Dans ce NOUS, il y a la classe dirigeante sans exception, et il y a la communauté internationale sans exclusive.
Que Vive les FARDC et la PNC
Que Vive la République Démocratique du Congo

Barnabé KIKAYA Bin Karubi
Ancien Ministre, Ancien Ambassadeur, Ancien Député, Professeur à l’Université de KINSHASA, Faculté des Lettres, Département des Sciences de l’Information et de la Communication, Kinshasa, R.D. Congo.
www.kikayabinkarubi.net | Twitter: @kikayabinkarubi