Skip to content
Sat. May 24th, 2025
  • Qui est BKBK ? | WHO’s BKBK
  • La Plume de BKBK
  • Chronique de BKBK
  • Call of duties
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News
Team BKBK

Team BKBK

Le Blog de Barnabé KIKAYA Bin KARUBI

  • Qui est BKBK ? | WHO’s BKBK
  • La Plume de BKBK
  • Chronique de BKBK
  • Call of duties
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News
  • Les Nouvelles | News

L’OBJET DE LA POLITIQUE EN RDC : DES INTRIGUES DE PALAIS, PAS L’AMÉLIORATION DU BIEN-ÊTRE COLLECTIF

Team BKBK 4 years ago 8 min read
1183

La politique à Kinshasa est en plein bouleversement : la coalition entre le président Félix Tshisekedi et Joseph Kabila s’est effondrée, entraînant une reconfiguration radicale du pouvoir dans le pays. En cette période d’intrigues politiques, peu de choses ont cependant été faites pour répondre aux besoins du peuple congolais. Des discussions de fond sur la manière de transformer l’État et l’économie ont été mises en veilleuse. Le pouvoir est, au moins pour l’instant, une fin en soi, et non un moyen de développement économique ou de changement social.

La stratégie au sein du camp présidentiel semble consister à « prendre d’abord le pouvoir afin de sortir de cette coalition maladroite avec Kabila et, ensuite, à retrousser les manches » comme me l’a expliqué un des alliés du chef de l’État au Parlement. En effet, la devise d’Étienne Tshisekedi, « le peuple d’abord » – que les partisans de son fils ne cessent de lui rappeler lors des rassemblements – a laissé place à l’exhortation de Kwame Nkrumah : « Cherchez d’abord le royaume politique et tout le reste suivra ».

LES TACTIQUES POLITIQUES NE FONT PAS UN PLAN DE RÉFORME 

Tshisekedi a connu un succès surprenant en ce qui concerne son émancipation politique. Il y a deux ans, les journalistes décrivaient Kabila comme le pouvoir derrière le trône, et l’opposition affirmait que Tshisekedi n’était que sa marionnette. Après tout, l’élection de ce dernier en 2018 est largement controversée. Aussi le Parlement, le gouvernement et les exécutifs provinciaux étaient encore tous dominés par des fidèles de Kabila. Mais, à partir du début de l’année dernière, Tshisekedi a commencé à arracher le pouvoir à son allié de la coalition. Il a remanié les officiers de l’armée, nommé trois nouveaux juges à la Cour constitutionnelle et a changé le conseil d’administration de la plus grande compagnie minière de l’État. Ces mesures ont culminé le 10 décembre 2020 avec la destitution de Jeanine Mabunda, alors présidente de l’Assemblée nationale. Le 5 février, Alexis Thambwe-Mwamba, président du Sénat, a également été évincé, et Tshisekedi devrait former un nouveau gouvernement d’ici mars. Selon les diplomates, le président s’attellera  ensuite à placer ses lieutenants à la Banque centrale et à la commission électorale. Il semble faire bon usage de son surnom, Fatshi Béton: l’homme de ciment. 

Mais les tactiques politiques ne font pas un plan de réforme. Depuis le début de la campagne électorale en 2018, il ne semble pas y avoir de stratégie globale pour réformer l’État, promouvoir la croissance économique et mettre un terme aux conflits violents. Cela ne veut pas dire que rien n’a été fait. Immédiatement après son entrée en fonction, le nouveau président a lancé un vaste projet d’infrastructure – le Programme des 100 jours. Le gouvernement affirme avoir construit ou rénové 132 écoles et 82 centres de santé, réalisé d’importants projets de production d’électricité et d’adduction d’eau, et construit une série de sauts-de-mouton à Kinshasa – dont certains ont finalement été inaugurés en décembre 2020. Et l’enseignement primaire gratuit est clairement devenu son initiative phare, lancée en septembre 2019 et qui a réussi – du moins selon la Banque mondiale, qui finançait le programme jusqu’à ce qu’elle gèle les paiements en raison de problèmes de gouvernance – à inscrire 2,5 millions de nouveaux élèves dans les écoles. 

Félix Tshisekedi, président de la RDC, à Kinshasa, le 19 octobre 2019. Copyright : Flickr/Présidence RDC.
Félix Tshisekedi, président de la RDC, à Kinshasa, le 19 octobre 2019. Copyright : Flickr/Présidence RDC.

Cependant, le plan de réforme de Tshisekedi suscite des inquiétudes considérables. Tout d’abord, quel est le plan ? Bien que le gouvernement ait publié son programme du gouvernement en août 2018, il s’agissait d’une liste à puces de grands objectifs, et non d’un plan détaillé des moyens juridiques, financiers et administratifs nécessaires pour y parvenir. Par exemple, le plan pour faire face à l’insécurité dans l’est de la RDC comprend des platitudes comme « rétablir la sécurité dans le nord-est du pays » et « réhabiliter les infrastructures militaires nécessaires ». 

Certains des discours de Tshisekedi offrent de meilleurs indices. En restant dans le secteur de la sécurité, par exemple, il a dit qu’il allait mettre en place un quartier général avancé de l’armée à Beni, qu’il allait ouvrir de nouvelles académies militaires, et qu’il faisait pression pour qu’un nouveau programme de démobilisation soit mis en place : le DDRCS, désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation. Mais tout cela ne constitue pas un plan, et peu de détails sont mis à la disposition du public. Aujourd’hui, avec plus de 5 millions de personnes déplacées dans l’est du Congo, où environ 120 groupes armés sont actifs, et avec un nombre croissant de massacres, en particulier autour de Beni, cette absence de plan et de vision est profondément décevante. 

Des objections similaires pourraient être formulées à l’égard d’autres secteurs. Le Congo est le plus grand producteur de cuivre en Afrique, le plus grand producteur de cobalt au monde, et pourtant ce pays (86 millions d’habitants) a un budget national d’environ 5 milliards de dollars, plus petit que celui de la ville de Seattle (724 000 habitants). Une indication de la profondeur des inégalités qui subsistent dans le monde globalisé. Comment le gouvernement congolais pourrait-il mieux exploiter ses ressources naturelles au profit de sa population ? Comment réformer ce secteur ? Plus de 70 % des Congolais sont impliqués dans l’agriculture, et pourtant le ministère de l’Agriculture se voit attribuer moins de 1 % du budget total. Dans certains secteurs, tels que l’éducation et les soins de santé, des plans ont été élaborés, souvent en collaboration avec des donateurs. Mais ceux-ci sont rarement débattus en public et, comme le suggère une évaluation du secteur de l’éducation, il y a « un grand nombre de réformes prévues mais une faible probabilité qu’elles soient toutes mises en œuvre ». Plus important encore, la plupart de ces programmes ont été élaborés par le prédécesseur de Tshisekedi et n’ont pas intégré ses propres objectifs. 

QUID DE L’ORGANISATION ?

Le deuxième défi est l’organisation. Lorsque Tshisekedi était encore dans une coalition avec Kabila, son gouvernement comptait 66 ministres issus de plus d’une douzaine de formations politiques. Bien qu’il y ait eu des conseils ministériels réguliers, souvent présidés par Tshisekedi, beaucoup de ses conseillers se sont plaints que leurs réformes étaient entravées par le regroupement politique de Kabila. Afin de faire avancer son programme, Tshisekedi a commencé à mettre en place des structures parallèles, gérées pour la plupart par son cabinet présidentiel. La plus importante de ces initiatives a été son plan d’infrastructure controversé des 100 jours, qui a été mis en place avant l’investiture du gouvernement de partage du pouvoir en août 2019. Même si le Parlement n’a jamais approuvé son budget, ce programme aurait coûté entre 488 millions et 2 milliards de dollars. Tshisekedi a également annoncé la mise en place d’une série de nouvelles agences, dont certaines avaient des mandats qui chevauchaient les structures gouvernementales existantes : 

  • Agence congolaise de la transition écologique et développement durable
  • Agence pour l’amélioration du climat des affaires
  • Agence de la prévention et de lutte contre la corruption  
  • Coordination pour le changement des mentalités
  • Conseil  présidentielle de veille stratégique (CPVS)
  • Mécanisme national de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba (MNS)

Cette dernière agence, par exemple, qui existait déjà sous Kabila mais qui a été renforcée, a provoqué des grognements de la part des ministères de l’Intérieur et de la Défense, car elle a pris la tête des discussions sur la violence armée dans l’est du Congo.

Le CPVS, dirigé par François Muamba, semble être conçu comme un moyen non pas de mettre en place une structure parallèle, mais de suivre les priorités du président au sein des différents ministères, comme l’a déclaré un de ses conseillers au CRG. Tout cela, cependant, et le fait que Tshisekedi compte au moins 160 membres du cabinet présidentiel, travaillant sur une liste d’environ 80 priorités dans différents secteurs – selon un conseiller – a également entravé les réformes.

AMBITION DÉMESURÉE 

Le dernier problème est l’argent. Le président a de grandes ambitions pour le pays, il veut faire croître son économie de 25 % par an, offrir des soins de santé et une éducation gratuits pour tous, et mettre fin à la violence. Cette ambition démesurée se manifeste également dans le financement de ses projets. Avant d’être élu, il a déclaré vouloir créer une armée sept fois plus importante que l’armée actuelle, avec 800 000 soldats. Il a ensuite déclaré qu’il construirait des casernes et améliorerait les conditions de vie de tous les soldats et policiers. 

La réalité, cependant, est que le Congo n’a pas d’argent. C’est probablement le défi le plus difficile à relever pour tout effort de réforme. Même si Tshisekedi a fait pression pour un budget de 11 milliards de dollars pour 2020, seuls 5 milliards de dollars de recettes environ ont été encaissées. En 2019, le montant dépensé pour les salaires, le service de la dette publique et le fonctionnement des institutions représentait 77% du budget total, laissant moins d’un milliard de dollars pour tout le reste du gouvernement. Si ce manque de fonds ne n’excuse pas le gouvernement pour son inaction, il constitue une contrainte massive sur sa capacité à agir. Il reste à voir comment le nouveau gouvernement de Tshisekedi entend augmenter les recettes au-delà des niveaux actuels.

Mais ce n’est pas ce sur quoi se focalise la politique au Congo aujourd’hui. Les intrigues de palais, et non le développement économique ou la réforme politique, constituent le sujet le plus débattu. Ce n’est pas seulement la faute du président ni du gouvernement – les médias, la société civile, les partis politiques et les donateurs doivent garder l’œil sur l’objectif – et cet objectif ne devrait pas finalement être le pouvoir politique mais l’intérêt public. 

Par http://congoresearchgroup.org/the-stuff-that-politics-is-made-of-palace-intrigues-not-upliftment-2/?lang=fr

Continue Reading

Previous: Assassinat à Béni de l’ambassadeur d’Italie en RDC
Next: Covid: Police break up ‘fake vaccine network’ in China and South Africa

Related Stories

Adresse de SE Mr Joseph KABILA à la nation – 23 mai 2025 18 min read
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

Adresse de SE Mr Joseph KABILA à la nation – 23 mai 2025

Team BKBK 13 hours ago 37
Le procureur de la Cour pénale internationale quitte temporairement ses fonctions, visé par une enquête 1 min read
  • Les Nouvelles | News

Le procureur de la Cour pénale internationale quitte temporairement ses fonctions, visé par une enquête

Team BKBK 1 week ago 25
The credibility of US backing for a DRC–Rwanda peace deal rests on the risk appetite of corporate America 6 min read
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

The credibility of US backing for a DRC–Rwanda peace deal rests on the risk appetite of corporate America

Team BKBK 2 weeks ago 80
Nicolas Kazadi, la pire contre-attaque 4 min read
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

Nicolas Kazadi, la pire contre-attaque

Team BKBK 2 weeks ago 88
En toute vérité : Injure, Manip’ et Intox – L’héritage des 46 ans d’existence de l’UDPS “aile familiale” 2 min read
  • La Plume de BKBK
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

En toute vérité : Injure, Manip’ et Intox – L’héritage des 46 ans d’existence de l’UDPS “aile familiale”

Team BKBK 1 month ago 1186
Pluies diluviennes à Kinshasa : chronique d’un calvaire 7 min read
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

Pluies diluviennes à Kinshasa : chronique d’un calvaire

Team BKBK 2 months ago 250

LES ARTICLES EN VOGUE

Adresse de SE Mr Joseph KABILA à la nation – 23 mai 2025 1
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

Adresse de SE Mr Joseph KABILA à la nation – 23 mai 2025

Le procureur de la Cour pénale internationale quitte temporairement ses fonctions, visé par une enquête 2
  • Les Nouvelles | News

Le procureur de la Cour pénale internationale quitte temporairement ses fonctions, visé par une enquête

The credibility of US backing for a DRC–Rwanda peace deal rests on the risk appetite of corporate America 3
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

The credibility of US backing for a DRC–Rwanda peace deal rests on the risk appetite of corporate America

Nicolas Kazadi, la pire contre-attaque 4
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

Nicolas Kazadi, la pire contre-attaque

En toute vérité : Injure, Manip’ et Intox – L’héritage des 46 ans d’existence de l’UDPS “aile familiale” 5
  • La Plume de BKBK
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

En toute vérité : Injure, Manip’ et Intox – L’héritage des 46 ans d’existence de l’UDPS “aile familiale”

Pluies diluviennes à Kinshasa : chronique d’un calvaire 6
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

Pluies diluviennes à Kinshasa : chronique d’un calvaire

Discours de haine, Bemba sur le gril 7
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

Discours de haine, Bemba sur le gril

APLC, l’ombre d’elle-même depuis sa création 8
  • Les Nouvelles | News

APLC, l’ombre d’elle-même depuis sa création

Dead End for the Tshisekedi Regime? 9
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News

Dead End for the Tshisekedi Regime?

Financement libyen: sept ans de prison requis contre l’ex-président français Nicolas Sarkozy 10
  • Les Nouvelles | News

Financement libyen: sept ans de prison requis contre l’ex-président français Nicolas Sarkozy

Categories

  • Call of duties
  • Chronique de BKBK
  • La Plume de BKBK
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News
  • Qui est BKBK ? | WHO's BKBK

Archives

  • May 2025
  • April 2025
  • March 2025
  • February 2025
  • January 2025
  • December 2024
  • November 2024
  • October 2024
  • September 2024
  • August 2024
  • July 2024
  • June 2024
  • May 2024
  • April 2024
  • March 2024
  • February 2024
  • January 2024
  • December 2023
  • November 2023
  • October 2023
  • September 2023
  • August 2023
  • July 2023
  • June 2023
  • May 2023
  • April 2023
  • March 2023
  • February 2023
  • January 2023
  • December 2022
  • November 2022
  • October 2022
  • September 2022
  • August 2022
  • July 2022
  • June 2022
  • May 2022
  • April 2022
  • March 2022
  • February 2022
  • January 2022
  • December 2021
  • November 2021
  • October 2021
  • September 2021
  • August 2021
  • July 2021
  • June 2021
  • May 2021
  • April 2021
  • March 2021
  • February 2021
  • January 2021
  • December 2020
  • November 2020
  • October 2020
  • September 2020
  • August 2020
  • July 2020
  • June 2020
  • May 2020
  • April 2020
  • March 2020
  • February 2020
  • January 2020
  • November 2019
  • October 2019
  • September 2019
  • February 2019
  • January 2019
  • December 2018
  • November 2018
  • August 2018
  • July 2018
  • September 2017
  • December 2016
  • July 2016
  • January 2016
  • November 2012
  • July 2012
  • August 2011
  • July 2011
  • January 2010
  • Qui est BKBK ? | WHO’s BKBK
  • La Plume de BKBK
  • Chronique de BKBK
  • Call of duties
  • La voix des autres
  • Les Nouvelles | News
Copyright © All rights reserved Team BKBK.