Confusion à la DGM : Kankonde suspend, Nyakeru réhabilite

Il nous revient de la Direction Générale de Migration (DGM) que la confusion y règne depuis la suspension de son directeur général, Roland Kashwantale, par arrêté du Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, Gilbert Kankonde, à l’issue de la visite d’inspection effectuée, le samedi 21 novembre, par ce dernier dans un centre de détention clandestin de la DGM. Ce centre de détention, supposé fermé entretenu par le DG au prétexte d’être un centre de transit, constituait un véritable purgatoire pour des étrangers arrêtés par ce service public de migration. Gilbert Kankonde y a trouvé des étrangers de nationalités diverses dormant à même le sol et vivant dans des conditions déplorables pouvant fâcher les vraies organisations de défense des droits de l’homme.
Ainsi, un arrêté ministériel de suspension du DG a été signé par le patron du ministère de l’intérieur pour insubordination aux instructions de la hiérarchie qui avait ordonné la fermeture de ces centres de détention irréguliers. Le même arrêté chargeait le Directeur général adjoint, Papy Mbuyi, d’assurer l’intérim. Mais, en dépit de cette suspension, le DG a préféré défier le ministre de tutelle.
Le lundi 23 novembre, alors que les cadres et agents attendaient accueillir le Dg intérimaire, c’est plutôt le Dg suspendu qui s’est pointé au service et a continué à travailler. Il s’est même déplacé pour inaugurer le centre médical de la DGM construit sous le DG Beya, affichant un air triomphaliste, accompagné du jeune frère au chef de l’Etat, Jacques Tshisekedi, qui travaille aussi à la DGM ; une façon de montrer à la face du personnel qu’il a le soutien de la famille présidentielle.
Et, selon des agents et cadres présents, les proches de Roland Kashwantale ne se gênent pas de dire qu’il a le soutien sans faille de l’épouse du chef de l’Etat, de son grand frère John Nyakeru et aussi du chef de l’Etat en personne. Et la décision de ne pas tenir compte de l’arrêté du Vice-Premier ministre en charge de l’intérieur serait venue de la nouvelle institution présidentielle dénommée « Première dame » au regard du rapprochement tribal entre la première dame et le DG suspendu qui travaille par défi.
Les cadres et agents s’interrogent sur ce comportement éhonté dans une mandature présidentielle où l’accent, du moins sur le plan théorique, est mis sur l’Etat de droit qui est ainsi mis à rude épreuve. Pourquoi ne pas attendre la réhabilitation officielle par un autre arrêté ministériel, en vertu du principe administratif de parallélisme de forme ?
Certains cadres et agents nous ont fait savoir que le DG Kashwantale a créé un désordre au sein de la DGM depuis qu’il a été nommé à sa tête. Il entretiendrait des réseaux personnels de contrôle des étrangers à son propre profit et afficherait un clientélisme malveillant dans les affectations des agents. Ils soulignent même qu’il est un ancien directeur en charge de la chancellerie au sein de ce service public, qui avait été suspendu de ses fonctions sous le président Kabila pour des prestations irresponsables. C’est à l’avènement de Félix Tshisekedi qu’il a été promu sans que l’on ne tienne compte de son dossier administratif.
Affaire à suivre
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