Le Régime ingrat, face à l’élégance intellectuelle, d’un diplomate intemporel: Kikaya Bin karubi une Bibliothèque diplomatique qui dérange ce régime.

Il est des hommes dont le parcours se confond avec l’histoire contemporaine de leur pays. Barnabé Kikaya Bin Karubi est de ceux-là : intellectuel accompli, diplomate respecté, Homme d’État de conviction. En faire une cible dans les règlements de comptes politiques actuels par ce régime aux abois est non seulement une faute contre l’élégance républicaine, mais aussi un symptôme inquiétant du naufrage moral qui menace les institutions congolaises.
Depuis plusieurs mois, un climat délétère s’est durablement installé à Kinshasa : l’hostilité envers les figures ayant incarné l’ère Kabila ne connaît plus de limites. On ne débat plus, on pourchasse. On ne confronte plus des idées, on fabrique des coupables. C’est ainsi que Kikaya Bin Karubi, figure éminente de notre diplomatie moderne, se retrouve aujourd’hui en exil et est injustement diabolisé, dans une stratégie politique de représailles aussi mesquine que dangereuse.
Et pourtant, que reproche-t-on à cet homme ? D’avoir servi son pays avec loyauté sous l’autorité du président Joseph Kabila. D’avoir su porter la voix du Congo dans les capitales stratégiques du monde avec compétence et retenue. D’avoir participé à la reconstruction institutionnelle d’un pays à l’époque marginalisé et meurtri par les conflits.
Barnabé Kikaya, c’est d’abord un esprit formé à l’excellence. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques obtenu à Boston, aux États-Unis, il appartient à cette génération de Congolais qui ont cru en l’effort intellectuel comme vecteur de transformation sociale. Professeur d’université, auteur rigoureux, il a incarné pendant des décennies une élite de savoir et de transmission, dans un pays où, aujourd’hui, l’éducation publique est tragiquement livrée à elle-même.
Sous prétexte de gratuité, l’école congolaise s’est vidée de sa substance, et des générations entières se voient refuser l’avenir que d’autres ont mérité par le mérite.
Kikaya, c’est aussi un parcours politique façonné par la confiance du président Joseph Kabila. Ambassadeur successivement au Zimbabwe et au Royaume-Uni, conseiller diplomatique à la Présidence, chef de mission lors des grandes conférences de paix, il a été l’un des artisans essentiels du repositionnement du Congo sur la scène internationale, sous l’impulsion du président Joseph Kabila. Sans fracas, sans spectacle, mais avec compétence, constance et loyauté,il a toujours servi son pays.
À travers lui, c’est une fidélité qu’on punit. Une fidélité à un Homme d’État que l’histoire retiendra comme l’un des rares chefs Africains à avoir quitté le pouvoir dans le respect des institutions, sans céder ni au populisme ni à l’obsession du pouvoir à vie. Joseph Kabila demeure à ce jour un acteur central, valorisé et écouté par les grandes chancelleries, sollicité dans les cercles stratégiques du continent, et respecté pour sa réserve, sa constance et sa maîtrise des équilibres géopolitiques.
Cette reconnaissance internationale contraste cruellement avec la posture revancharde du régime actuel, qui confond pouvoir d’État et revanche personnelle, et semble plus préoccupé à effacer les empreintes de son prédécesseur qu’à construire sa propre légitimité sur des actes solides.
L’acharnement dont sont victimes Kikaya Bin Karubi et d’autres figures kabilistes poussés en exil tels que Jeannette Kabila, Ady Nawezi, Zoé Kabila traqué et marginalisé, Néhémie Mwilanya injustement diabolisé, Kaoze Bin, Richard Muyej Mangeze Mans exilé avec un montage de toutes pièces pour le nuire, illustre le visage inquiétant d’un système prédateur qui s’essouffle, faute de vision, et qui fait du bannissement une politique d’État.
Ce n’est pas la grandeur que l’on combat ici, c’est ce qu’elle reflète : une mémoire collective structurée, un héritage politique cohérent, une gestion des équilibres nationaux que d’aucuns semblent aujourd’hui incapables de réinventer.
Le Congo n’a pas besoin d’exclure pour respirer. Il n’a pas besoin de renier ses bâtisseurs pour affirmer son présent. Il a besoin de continuité dans la grandeur, d’unité dans la diversité, de respect dans la divergence. Il a surtout besoin que cessent les pratiques de stigmatisation politique, qui font honte à la démocratie et fragilisent notre cohésion nationale.
Il est temps de mettre un terme à cette logique de persécution. Il est temps que ceux qui exercent aujourd’hui le pouvoir comprennent que l’on ne construit pas un avenir sur les ruines d’une vendetta. L’histoire finit toujours par trier les hommes : les bâtisseurs y demeurent ; les pyromanes y disparaissent.
Comme le rappelait Aristote avec une sagesse intemporelle :
« Ce n’est pas l’absence de lois qui corrompt un État, mais l’absence d’hommes capables de les appliquer avec justice. »
Tribune de Clément Kabembo, témoin de la vérité confisquée!