Les médias étrangers sont des armées avant-gardistes de déstabilisation
Des décennies et des siècles sont passés mais le système est gravé dans le marbre. Parfois il mute pour prendre une autre forme, comme les différents variants d’un virus à l’instar du Coronavirus, mais au fond le système demeure. La subtilité n’entache en rien le caractère machiavélique de l’objectif.
Les médias forgent l’essence de ce que nous appelons l’opinion publique. Que ce soit sur le plan national ou international. L’appui naïf ou consciencieux des médias aux orientations géopolitiques et aux mensonges, qui vont dans le sens des intérêts sous-jacents de leurs dirigeants, forme toute une armée. Cette dernière, aguerrie et avant-gardiste, prépare le terrain aux actions de leurs pays. Ils jetent la poudre aux yeux des populations, en les abrutissant à leur guise.
Dans le cas du continent africain, cette armada des médias étrangers trouve parfois écho en raison du manque de professionnalisme et/ou matériels adéquats des médias locaux. Ce qui pousse certains africains à donner plus de crédit aux médias d’ailleurs. Au point qu’en cas de divergence de versions sur une nouvelle, l’on a tendance à traiter les médias locaux de menteurs à la solde des régimes. Pendant ce temps, la version étrangère est la parole de l’évangile. Cependant ces médias ne visent pas que les africains.
Les médias comme outil de propagande
Faisons un petit cours d’histoire (les exemples évoqués ici ne sont pas exhaustifs).
En 1940, l’Allemagne nazie est chauffée à bloque à l’idée d’envahir l’Autriche (premier acte de la seconde guerre mondiale). Pour ce faire, le Führer a besoin de la poudre à jeter aux yeux de l’opinion allemande et internationale pour couvrir tant soit peu ses envies gourmandes et infernales.
Le ministre allemand de la propagande trouve alors une idée. Il va faire diffuser dans la presse les informations selon lesquelles la minorité germanophone d’Autriche est maltraitée. Ainsi, l’intervention allemande dans ce pays étranger passe pour une mission humanitaire. On connaît tous la suite.
Il y a belle lurette peut-on dire. Seulement, pour les observateurs assidus, bon nombre d’événements sont cycliques. Nous sommes en 2014. La Russie lorgne toujours sur ses anciens États, lesquels constituaient l’URSS. Si les caprices de Vladimir Poutine primaient, il reconstituerait certainement la grande URSS.LISEZ AUSSI === RDC : le conseil des ministres note le mécontentement de la population face à la taxe RAM (Compte rendu)
Au cours de cette période, les occidentaux soupçonnent encore plus la Russie de vouloir annexer la Crimée à son territoire. La Crimée un territoire ukrainien que les russes contestent, elle qui est majoritairement russophone. Et comme en 1940, la Russie prétexte vouloir protéger la population russophone marginalisée de cette contrée. Et pour ancrer cette idée dans l’opinion, les médias russes s’en donnent à cœur joie. (Souvenez-vous que ce même prétexte de protection d’une minorité est utilisé depuis des années dans le but de subtiliser certains territoires congolais). Et après avoir envahi la Crimée, il y a eu un référendum sur l’autodétermination des habitants de la Crimée. Aujourd’hui ils sont tous russes et en détiennent les passeports.
Adolphe Hitler, Vladimir Poutine ne sont-ils pas de grands dictateurs ? Encore que c’est selon l’UE, les USA et leurs acolytes. Qu’à cela ne tienne, acceptons cette hypothèse et rendons nous aux États-Unis, dits la plus grande et vielle démocratie du monde, pour voir un coup de maître qui se déroule en 2003.
Les États-Unis ont subi, en 2001, l’attaque terroriste la plus meurtrière sur leur sol. Une mission pilotée et exécutée par Al Qaida. Dans leur élan de vengeance, les USA se décident d’attaquer l’Irak de Saddam Hussein qu’ils n’apprécient nullement. Cependant, il n’y a pas de raison évidente pouvant justifier leur invasion dans une nation tierce.
Ils vont alors orchestrer le coup de maître en accusant l’Irak de détenir les Armes de Destruction Massive (ADM). Une expression sans contenu ni preuve qui fera pourtant les choux gras des médias américains et européens. Un mensonge inventé par le secrétaire d’État Colin Powell sous la bénédiction de Georges Bush qui le rendra public et crédible lors d’un discours. Les médias par naïveté et complicité vont tatouer ce vilain mensonge dans la conscience mondiale, en faisant la propagande. Cette année-là les très démocratiques États-Unis envahiront l’Irak sans l’aval de l’ONU. Et évidemment jusqu’à ce jour les ADM n’ont jamais été trouvées.
Les médias et la puissance du narratif
Devant l’évidence il ne reste plus qu’à s’incliner. Les médias étrangers sont des armées qui mènent une guerre subtile mais dévastatrice en faveur de leurs pays. Nous pouvons même les designer comme « armes géopolitiques ».LISEZ AUSSI === Haut-Katanga : Cri alarmiste à la Division Provinciale des Relations avec l’assemblée provinciale
Les exemples de ces « armes géopolitiques » sur le continent africain feront un résumé de la taille d’un encyclopédie. Pratiquement aucun pays, à un moment ou un autre, n’a échappé au rouleau compresseur de médias que nous aimons appeler « médias internationaux ». Eux qui utilisent de temps en temps des pseudos spécialistes des pays africains, expertise acquise dans leur chambre à 8 000 kilomètres du continent. Ils racontent souvent des balivernes et font des analyses de pacotille.
Il sera intéressant pour les pays africains de voir le monde à travers leurs propres yeux. N’oublions pas que » tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continuerons de glorifier les chasseurs « . L’éveil africain passe également par le crédit en nos médias. Sachez qu’aucun média chinois ne placera, dans le contenu de ses programmes, les USA devant la Chine. Ils n’ont pas attendu d’être la Chine qu’elle est aujourd’hui pour se mettre devant. Parfois vous entendez dire que la Maison Blanche est le bâtiment le mieux protégé au monde. Nous ne disons pas que c’est faux. Seulement ce n’est pas nécessairement vrai. Ont-ils comparé les systèmes de défense des palais ou présidences d’autres nations ? Non ils le disent c’est tout.
C’est leur narratif et ils nous le font gober. Seuls nos médias peuvent ressortir ce que nous avons de meilleur. Les autres ne montreront que des forêts et les guerres dans la région Est du pays. Changeons notre narratif.
Tribune signée Eddy Kazadi