Israël Mutombo : entre sacrilège et imposture
Le you-tubeur se présente en une tenue de la liturgie sacrée de la sainte Eglise Catholique, dans une posture impie et blasphématoire sans que cela n’émeuve les responsables de cette confession religieuse qui le laissent profaner les symboles sacrés de la foi, allant jusqu’à se faire appeler « Sango », entendez « prêtre ».
Que dire de la profession noble de journaliste, un métier qui nécessite cinq longues années d’une formation universitaire rigoureuse ? Qu’un aide-soignant se fasse appeler journaliste d’investigation, c’est le comble de l’imposture qui ne peut en aucun cas être tolérée sous d’autres cieux.
A mes étudiants en journalisme, je ne cesse de répéter que dans la corporation journalistique, il n’est genre aussi complexe que celui dit d’enquête, souvent appelé journalisme d’investigation. Sa caractéristique principale est « la durée de travail et des recherches approfondies sur un sujet », faites par ceux qu’on appelle les « Grands Reporters ».
Le travail de ces derniers consiste à consulter plusieurs sources et à interroger plusieurs spécialistes « du sujet, ou témoins des événements » pour ainsi « trier plus efficacement les informations et découvrir des faits inédits.
Leur connaissance des faits tiendra donc mieux compte de la réalité et leur analyse sera ainsi de meilleure qualité.
UNE CREDIBILITE ET UNE REPUTATION A ENTRETENIR…
Peut-on dire du dossier « Carte Visa » en passe de devenir un gros scandale financier qu’il s’agit du résultat des investigations menées par le you-tubeur Israël Mutombo, alias Sango, rendu célèbre par sa chaîne Bosolo na Politik en permanence à la recherche du sensationnel ?
Israël Mutombo est manifestement au service des personnes malintentionnées avec instruction précise de nuire de manière inique à la réputation des personnes plutôt ciblées qu’impliquées. Car des 38 personnes impliquées, ne sont ciblés qu’Aubin Minaku, Emmanuel Shadary, Barnabé Kikaya Bin Karubi, Pépin-Guillaume Mandjolo et Sele Yalaguli, tous Kabilistes.
Je rappelle que « La définition du journalisme d’investigation, selon la déontologie du journalisme, implique également une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques ou économiques, et une profondeur d’analyse qui résiste à la tentation de l’audimat ou à la course à l’exclusivité ».
Ce qui veut dire que le « journaliste » Israël Mutombo aura le courage – maintenant que je me résous à le traduire en justice pour imputations dommageables – de se défendre devant l’organe de loi et qu’il ne va pas se réfugier derrière la notion de secret professionnel puisque ce secret ne l’exempte pas de la responsabilité des imputations dommageables.
Ancien Ministre, ancien Ambassadeur, ancien membre du Parlement, journaliste de profession et professeur de communication à l’Université de Kinshasa, j’ai une crédibilité et une réputation à entretenir, à soigner, à sauvegarder.
Lorsqu’un quidam, malheureusement non passé par la formation classique du journalisme, encore moins dans la profession comme autodidacte, se découvre soudain la vocation de faiseur d’opinion alors qu’infirmier de son état, il croit faire le buzz en répandant des mensonges sur le compte de ses compatriotes, il y a lieu que les organes régulateurs de la corporation journalistique l’interpellent. Après tout, c’est leur métier noble assimilé au 4ème pouvoir qui en prend un coup.
N’en n’étant pas à son premier dérapage, et se croyant certainement puissant en raison de ses accointances, il ne peut pas s’instituer en justicier. Il faut bien qu’il se souvienne de l’existence de la déontologie et de l’éthique, pour autant qu’il ait la capacité intellectuelle d’assimiler ces notions qui sont l’abc du journalisme.
Pendant qu’il se laisse ou se fait utiliser (il ne saura jamais prouver ses allégations), il y a heureusement au pays des compatriotes qui, sans avoir quelque attache avec l’une ou l’autre des personnalités citées, doutent du scoop d’Israël Mutombo. Cas du député national Sam Bokolombe, professeur d’université de son état. Dans un tweet publié le 7 juin 2021, il note : « Il s’agirait plutôt des provisions mensuelles au profit de certains hauts cadres de l’État en raison de leurs fonctions pour leur permettre de répondre à des besoins urgents sans recourir à la chaîne de la dépense» et « En outre, ces cartes aux plafonds différents ne seraient pas connectées à la BCC, mais à une banque commerciale de la place qui les désactive une fois que la fonction cesse. C’était donc une fausse alerte au détournement de deniers publics, à tout le moins à mon sens ».
Pour l’heure, en raison de la frénésie populaire qui s’empare d’une bonne partie de l’opinion friande du sensationnel, il est bien difficile de lutter contre la rumeur. Dans les réseaux sociaux, c’est à peine qu’est audible l’autre son de cloche. On pourrait même douter que l’intéressé soit en mesure de se ressaisir.
L’IGNARE QUI VOULAIT CORRIGER CELUI QUI A LE SAVOIR
Mais, la faiblesse de la rumeur, surtout quand elle est fondée sur le mensonge et la manipulation, est de ne pas résister à l’ouragan de la vérité. Qu’adviendra-t-il lorsque celle-ci aura éclaté, étant donné qu’elle finira bien par l’être ? « Bosolo na Politik » perdra de sa superbe. Israël Mutombo ne sera pas cependant seul. Ses commanditaires, eux, ne s’embarrasseront pas de le sacrifier. Et la communauté des you-tubeurs s’en remettra difficilement.
En attendant, ce sont les tireurs de ficelles et les souffleurs malicieux qui se retrouveront « Gros-Jean comme devant » comme le dit La Fontaine dans « La Laitière et le Pot au Lait », l’histoire de l’ignare qui voulait corriger celui qui a le savoir.
Barnabé Kikaya Bin Karubi
Ancien Député, Professeur, Université de KINSHASA, Faculté des Lettres, Département des Sciences de l’Information et de la Communication, Kinshasa, R.D. Congo.
www.kikayabinkarubi.net | Twitter: @kikayabinkarubi
Tout le monde est, malheureusement, devenu journaliste. Y compris les complotistes… Avant qu’il ne soit trop tard, les responsables de la corporation doivent se bouger un peu.
Israël Mutombo l’homme qui ne cesse de citer le nom de Joseph Kabila dans ses émissions comme-ci ce dernier a un problème personnel avec lui et le pseudo Journaliste se donne le pouvoir de transformer ses plateaux des télévisions à des tribunaux où se règlent des comptes…
C’est malheureusement devant la justice qu’il fallait se justifier. Là vous vous portez vous-même justicier en vous attaquant personnellement à un citoyen congolais qui a aussi une réputation à entretenir.
Rien que des attaques personnelles et ce n’est pas digne au cadre que vous prétendait être. Vous êtes Kabiliste, mais le silence de JKK devrait vous inspirer sur les réseaux sociaux.
Et si Israël Mutombo réagissait aussi sur les réseaux sociaux ?????
Ce métier noble et ses moutons noirs 😢
Mr Barnabe, il faut comprendre Israel mugombo et ces sources, pour eux, la loi financiere congolaise n’a pa prevue utilisation de carte monetique alors c’est un peche 🤣. Dans leur logique utilise l’ordinateur a place de la dactylo c’est enfreindre a loi de la republique.
Note : avec votre pleinte nous confirme si vraiment l’etat de droit existe.
Quelle belle plume! Merci prof
Belle analyse, et c’est aujourd’hui que je suis informé que Israël M est infirmier de formation. Il est temps que la presse se débarrasse de ces genres de personnes.
Juste à cause de vos acointences avec la profession journalistique, il vous serait de bon sens de saisir la corporation des journalistes (UNPC), avant de vous rendre en justice.
La procédure que vous avez emprunté ne corrigera rien, sauf embraser la situation, car les journalistes qui ont la mauvaise souvenir de la mauvaise façon dont vous avez géré le pays en votre temps, ne vous laisseront pas faire.
Le mauvais souvenir svp
Cher Mr Mudiayi Mutombo,
pour rappel, il y a 48 heures, des cadres politiques cités par Israel Mutombo dans l’affaire “Cartes Visa” ont dépêché Mr Papy TAMBA auprès du présentateur pour un droit de réponse et lui demander de faire amende favorable. Ce dernier s’est servi de son propre plateau pour enfoncer le cou.
Le Prof. Barnabé Kikaya n’est pas obligé de saisir l’UNPC car SEULE la JUSTICE peut régler cette affaire d’imputations dommageables.
Ceux des journalistes qui mêleraient cette affaire aux ressentiments politiques seront libres de prendre position. Et ce n’est pas à EUX de faire ou laisser faire QUICONQUE.
Danny Kizambi
Kikaya , tu vois cet article aujourd’hui est le produit de ta honte car lorsque la vérité veut éclater tu as fui , caché parmi les cartons CUCA. Un peu déçu
Cher @Jerba Jerry TSHINANGA,
Le blog étant un espace de construction d’idées, veuillez apportez des contre-arguments à la tribune qui appuieraient votre perception afin d’aider la communauté de lecteurs.
Cordialement,
Team BKBK