«Ingratitude» de Tshiala Muana peint ce grand vice de la société congolaise

Depuis le week-end dernier, Youtube et d’autres réseaux sociaux gâtent les mélomanes congolais de la bonne musique avec un véritable chef d’œuvre sous le titre « Ingratitude » signé : Elisabeth Tshiala Muana, alias la Mamu nationale.
Chantée dans un style emprunté à feu Franco Luambo Makiadi reconnu comme l’un des grands peintres de la société congolaise (ses vices et aussi ses vertus), « Ingratitude » passe pour un véritable miroir peignant les incommodités et la perversité de la société congolaise.
Sans y citer les noms des personnes, Tshiala Muana raconte l’histoire d’une douloureuse séparation amoureuse dans laquelle un homme quitte sa femme pour une autre sous une motion de trahison. La femme exprime son désarroi et estime avoir été « trahie, usée et abusée » et aussi jetée comme une épave. Ironie du sort, l’homme se fait aussi jeter par la nouvelle femme. Et l’auteur de l’œuvre invite à plus de respect d’engagement.
Cette chanson qui rappelle « babotoli tonga okotonga na nini » de Franco Luambo des années 80, suscite la polémique sur le marché politique de Kinshasa et dans les réseaux sociaux. Accompagnée d’une photo prise lors de la passation du pouvoir entre Joseph Kabila Kabange et Félix Tshilombo Tshisekedi, la chanson prend l’image d’un pamphlet autour du mariage en voie de divorce entre les cosignataires de la coalition FCC-CACH.
Les experts de la toile ont imaginé et adapté, à leur manière, cette chanson en montant un clip où on voit le président sortant et le président entrant lors de la cérémonie de passation de pouvoirs, l’opposant Martin Fayulu exhibant des pas de danse comme s’il se moquait de l’ingratitude de ce couple en voie de divorce, l’usage des faux dans le chef du président Félix Tshisekedi, l’ingratitude vis-à-vis de ceux qui l’ont fabriqué Président de la République.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Un certain Kabasele Tshimanga va jusqu’à promettre l’enfer à l’auteur de ce chef d’œuvre, ressort 24h.cd : « Mes sœurs et frères de l’Espace Kasaï, notre sœur Elisabeth Tshiala Muana a exagéré, écrit-il sur son WathsApp. Elle a débordé les limites du tolérable. Elle ne peut pas agir ainsi. En insultant notre président de la République, elle s’insulte elle-même. Elle a oublié ses origines kasaïennes ».
Quelques heures après, Claude Mashala, époux et un des cadres du Pprd, parti de l’ancien président de la République, a dénoncé via sa page Facebook, les menaces de mort dont serait victime son épouse.
Signalons que ce nouveau morceau permet à la chanteuse congolaise de signer son retour sur la scène musicale, après plusieurs années d’absence dues, dit-on, aux ennuis de santé pendant un certain temps.
Ce titre est, non seulement un simple message, mais il est aussi proposé pour corriger certaines conduites au sein de la société congolaise où un groupe affiche sans gène un triomphalisme pour avoir réussi à tromper tout le monde jusqu’à marcher, au rythme de « bakosala yo rien », sur le socle de l’Etat congolais que sont la Constitution et les lois.
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