Extrait de « RÉPONSE À M. JEAN THIERRY MONSENEPWO MOTOTO » sur la Carte Visa

EST-CE QUE L’USAGE DE LA CARTE VISA A DEFINITIVEMENT ÉTÉ ABOLI ? ET POURQUOI LA MISE EN EXAMEN S’EST ARRÊTÉE À MOI PENDANT QU’APRÈS LA SORTIE PLANIFIÉE DE LA LISTE, PLUSIEURS COMPATRIOTES CITÉS N’ONT PAS ÉTÉ POURSUIVIS ?
Monsieur Jean Thierry Monsenepwo Mototo,
Vous l’avez commencée (réaction) par l’affaire ” Carte Visa “. Je vous en remercie parce que vous me donnez enfin l’occasion de m’y exprimer.
En attendant, je vous fais observer que le ton utilisé est celui de taire tout débat démocratique. Ce qui ne reflète ni l’esprit de Lumumba (le Premier ministre avait eu le courage de braver le protocole et la sécurité pour prendre la parole le 30 juin 1960), ni le combat de l’Udps dont Félix Tshisekedi est censé être le défenseur.
Si la Démocratie prônée par l’Udps consiste à faire taire tout débat démocratique au motif que l’interlocuteur a maille à partir avec la justice de son pays, alors Patrice-Emery Lumumba et Étienne Tshisekedi doivent s’interroger sur la qualité des héritiers.
Cela dit, je vous invite, Monsieur Jean Thierry Monsenepwo Mototo, à répondre à ces deux premières questions :
1. – est-ce que l’usage de la ” Carte Visa ” a été définitivement aboli ? Je peux affirmer que cela n’a pas été le cas.
2. – pourquoi la mise en examen s’est arrêtée à moi pendant qu’après la sortie planifiée de la liste, plusieurs compatriotes cités n’ont pas été poursuivis !
Tout esprit lucide en tirera la seule et unique déduction qui tienne la route : c’est plus l’homme Kikayaqui était visé et non l’usage fait de la Carte Visa.
Dieu seul sait ce que la Carte dont je disposais – et qui était désactivée chaque fois que je n’exerçais plus les fonctions officielles – a produit comme résultat pour le bon fonctionnement des institutions de la République, mais d’abord pour la préservation de l’intégrité territoriale du pays, en application des instructions de la personne-clé ayant favorisé la pacification et la réunification de la RDC : Joseph Kabila.
Après les deux questions, je vous invite à avoir le courage de donner votre interprétation de l’opinion exprimée par le Président de la République sur l’appareil judiciaire ? Je vous la rapporte textuellement « Il revient de constater que loin de se relever de ses faiblesses, pour l’instant notre justice va encore mal, s’invitant sur le banc des accusés à la grande incompréhension et désolation de notre peuple. Chaque jour, dans tous les coins du pays, le peuple assiste abasourdi scandaleusement à des actes ou des comportements de certaines acteurs judiciaires ainsi qu’à des actions ou décisions judiciaires à la limite du hasard et de la théâtralisation de celle-ci, creusant davantage, la méfiance le plus légendaire entre le peuple et la justice ».
Je vous rappelle, M. Jean Thierry Monsenepwo Mototo, que j’étais effectivement plaignant contre le journaliste Israël Mutombo. Cependant, des informations fiables qui m’étaient parvenues avaient fait état d’une convocation établie à mon nom pour me présenter au parquet un vendredi et un MAP m’attendait déjà. J’étais donc programmé pour passer le week-end en prison.
Vous avez vu comment le camarade Ferdinand Kambere a été retourné de plaignant en accusé.
J’ai donc choisi de partir. Et c’est moi qui ait signalé aux médias mon départ. C’est moi qui ait diffusé mes selfies.

Barnabé KIKAYA Bin Karubi
Ancien Ministre, Ancien Ambassadeur, Ancien Député, Professeur à l’Université de KINSHASA, Faculté des Lettres, Département des Sciences de l’Information et de la Communication, Kinshasa, R.D. Congo.
www.kikayabinkarubi.net | Twitter: @kikayabinkarubi