Les avocats de Joseph Kabila répondent: « l’ancien président a légué à son successeur près de 2 milliards USD comme réserve à la BCC sans un quelconque appui extérieur »

Au cours d’un point de presse ce jeudi à Kinshasa, le collectif des avocats de Joseph Kabila dit avoir examiné toutes les possibilités de porter Congo Hold-up devant les cours et tribunaux. Pour la défense de l’ancien président, ces enquêtes menées par des médias étrangers et des ONG internationales font partie d’une campagne « de diffamation, de dénonciation calomnieuse, de dénigrement et de contrevérité ».
« En quoi la gestion interne d’une banque privée, les actes posés par les autorités de régulation et l’administration fiscale, relevés par des auditeurs indépendants et par l’IGF, doivent être imputés à l’ancien président », s’est interrogé Raphael Nyabirungu.
Et d’ajouter: « Joseph Kabila a pris le temps de réfléchir avant de réagir pour ne pas laissé aux médias le soin d’interpréter son silence comme un acquiescement. Il a donné mandat à ses avocats pour faire face et faire échec à cette campagne médiatique ».
Les avocats de Joseph Kabila, a poursuivi Raphael Nyabirungu, se réservent « au moment opportun le droit de recourir aux voies légales pour rétablir le respect, l’honneur et la réputation du président de la République honoraire ».
Ils ont présenté également ce qu’ils considèrent comme l’héritage et le bilan de l’ancien président: « il a légué à son successeur près de 2 milliards de dollars comme réserve à la BCC consolidés sans un quelconque appui extérieur ».
Pour lui, Congo hold-up n’est qu’un complot justifié notamment par la posture souverainiste de l’ancien président: « Le nouveau code minier fait grincer les dent à tous les capitalistes impénitents », a dit Nyabirungu vantant le fait que son client vit encore sur le sol congolais: « Il a préféré après son deuxième mandat de continuer à vivre modestement parmi les siens au lieu de s’installer dans les grands palaces à l’étranger ».
Contexte
Près de 140 millions de dollars auraient été décaissés entre 2013 et 2018 au profit des proches de l’ancien président, selon les enquêtes Congo Hold-up. Des comptes du cercle de Joseph Kabila auraient aussi bénéficié des crédits de plus 100 millions USD. Problème: l’origine de ces fonds n’a pas été déterminée. Le média évoque aussi des dépôts en liquide d’environ 40 millions USD.
Ces médias et des ONG auteurs de ces vastes enquêtes pointent du doigt les faiblesses du système bancaire congolais avec, selon les enquêteurs, ce qu’on peut appeler des complicités internes à la BCC avec des soupçons de blanchiments d’argent, des transferts vers des sociétés écrans qui seraient basées dans des paradis fiscaux et d’autres flux opaques.
De son côté, Rose Mutombo, ministre de la Justice, a donné « injonction » au procureur général près la Cour de cassation « d’ouvrir une instruction judiciaire » sur les « révélations de détournements de fonds publics impliquant plusieurs sociétés congolaises et internationales » contenues dans les enquêtes de Congo Hold-up.